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 comportement et troubles de la sensorialité Joel DEHASSE

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alexandra31
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alexandra31


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MessageSujet: comportement et troubles de la sensorialité Joel DEHASSE   comportement et troubles de  la sensorialité Joel DEHASSE EmptyLun 20 Fév à 13:17

Comportement et troubles de la sensorialité
Dr Joël Dehasse, DVM, D-ECVBM-CA

Introduction
Comment les troubles de la sensorialité modifient-ils le comportement ani-mal ? Sont-ils psychopathogènes, c’est à dire entraînent-ils une perte des adaptations ? La réponse est oui, ces handicaps sont anxiogènes.
Troubles de la vision
Il y a des troubles visuels partiels (amblyopie, cicatrices de la cornée, symblé-pharon, cataracte) et des cécités complètes. Les cécités congénitales sont ra-res. On consulte généralement des cécités partielles à complètes acquises, qu’elles soient
 héréditaires (cataracte juvénile, atrophie rétinienne progressive, dystro-phie des photorécepteurs, etc.),
 dues à des troubles métaboliques (cataracte diabétique, décollement de rétine, …)
 liées à l’âge (sénescence)
 kératite superficielle du berger allemand.

La vision périphérique du mouvement disparaît plus tard que la vision cen-trale (détails en stéréoscopie) ; elle est plus importante pour l’adaptation de l’animal à son milieu ; dès lors ce ne sont que des cécités assez avancées ou brutales qui induisent des modifications comportementales qui poussent le propriétaire à consulter.
Situations cliniques
On observe trois situations cliniques les plus fréquentes.
Réduction de la vision pour des raisons morphologiques extra-oculaires
C’est le cas de la pilosité au-dessus des yeux, des anomalies de paupières, etc. La perte de vision est généralement partielle.
L’animal ne peut adéquatement anticiper ce qui se passe dans son environne-ment et cela entraîne de l’hypervigilance (anxiété).
Suivant la modalité réactionnelle de l’animal et l’efficacité des stratégies d’action, il va réagir par l’inhibition, l’échappement/l’évitement ou l’agression d’autodéfense. Exemple : comportement agressif d’un briard adulte en présence des enfants de la famille avec grognements et évitements ; guérison en quelques minutes en dégageant les yeux.
Exemple : comportements d’évitements chez un shar-pei avec postures de tête particulières : maintien de la tête à l’horizontale sinon perte de vision (par chute des paupières).
Perturbations de la vision pour des raisons oculaires
Dans cette catégorie, on observe entre autres la dystrophie des photorécep-teurs, la cataracte (diabétique et sénile), l’atrophie rétinienne progressive et le décollement de rétine.
La dystrophie des photorécepteurs entraîne la production d’eidolies, halluci-nations visuelles sur base d’un support réel venant perturber l’interprétation des images au niveau cérébral. Il en résulte des états anxieux, bien décrits par Pageat (1995).
Les autres troubles entraînent une cécité progressive de vitesse variable. La vitesse importe beaucoup pour l’adaptation au handicap. Une cataracte diabé-tique entraînant une perte de vision en quelques semaines entraîne un handi-cap plus sérieux qu’une cataracte sénile qui permet à l’animal de s’adapter en plusieurs années. Chez le chat des cécités brutales (décollement de rétine) peuvent entraîner des états de panique avec sidération : perte totale de l’exploration, hyporexie (anorexie), souillures à l’endroit du lieu de couchage (Schroll).
Les comportements exploratoires de l’animal sont conservés dans un milieu familier, ils sont réduits dans un milieu inconnu. Les changements comporte-mentaux peuvent être peu apparents en milieu familier. Par exemple, cette chatte présentée pour souillures urinaires occasionnelles, est complètement aveugle, au grand étonnement de sa propriétaire qui, à part les souillures, n’avait rien remarqué.
Les modalités réactionnelles en présence des individus vivants sont compara-bles à celles du groupe précédent.
Réduction de la vision centrale pour des raisons neurologiques
Outre les cas d’amaurose juvénile expérimentale (fermeture palpébrale, etc. en période de socialisation primaire et de développement cérébral), nous re-cevons généralement en consultation des cas de sénescence. Ces troubles de vision centrale participent à la démence sénile. Il s’agit essentiellement d’agnosie (troubles de la reconnaissance du monde extérieur), de paralysie psychique du regard (perte du clignement à la menace, errances ou fixité du regard), de désorientation spatiale, etc.
On observe aussi des cas d’amaurose temporaire dans la phase post-comitiale (épilepsie) et dans certains shunts portosystémique (Schroll) avec une expres-sion confusionnelle.
Comportements adaptés des propriétaires
Comment les propriétaires doivent-ils se comporter en présence d’un animal malvoyant ou aveugle ?
 Pas de modification dans l’environnement
 Portes fermées ou ouvertes (pas entrebaîllées)
 Parler ou siffler quand on change de place ou de pièce
 Parler avant de toucher l’animal, établir des mots-clés signifiants une prise de contact, etc. afin que l’animal puisse anticiper des interactions
 Promener le chien exclusivement en laisse
 Education à la voix, avec enrichissement du vocabulaire signifiant (conditionnement classique et opérant)
 Clicker training, touch-stick training (surtout pour des petits chiens)
 Etc.
Troubles de l’audition
Contrairement à la cécité congénitale qui est rare, la surdité congénitale ou héréditaire précoce (juvénile) est beaucoup plus fréquente. La liste des races se trouve sur Internet à http://www.lsu.edu/deafness/
breeds.htm. Et la prévalence à http://www.lsu.edu/deafness/
incidenc.htm. Par exemple, l’incidence monte à près de 30% chez le dalma-tien et 20% chez le bull terrier blanc. Chez le chat, il est connu que les chats blancs à yeux bleus (parfois aussi les yeux jaunes, jamais des chat orientaux blancs aux yeux bleus) souffrent fréquemment de surdité.
On observe aussi des surdités brutales après certaines anesthésies (propofol, kétamine) (Schroll).
L’animal de compagnie s’adapte assez bien aux surdités à part un retard dans l’acquisition de la morsure inhibée (pas de rétro-action par les cris de son par-tenaire de jeu). Le chat sourd est souvent brutal dans ses jeux – pour les mê-mes raisons que le chien sourd (Schroll). Les animaux sourds n’ont bien en-tendu pas peur des bruits et sont handicapés dans la prévention d’une série d’accident (avec des objets mobiles comme vélos, motos, voitures, etc.).
Le chien sourd présente généralement un challenge pour son éduca-teur/propriétaire qui, à priori, juge l’animal têtu et distrait. Des tests cliniques simples permettent de détecter la surdité de façon plus ou moins objective Des tests mesurables d’audiométrie existent aussi tel que le Baer test ou brainstem auditory evoked response (http://www.lsu.edu/deafness/baerexpl.htm), exigés dans certains pays pour le dalmatien, le persan blanc, etc.
L’éducation par signes est très efficace. Il suffit d’utiliser le conditionnement classique et opérant des comportements spontanés, d’associer ceux-ci avec un geste ritualisé et de récompenser (Dehasse, 2000). Il est plus simple d’utiliser des gestes réalisés à l’aide d’une seule main que d’utiliser les deux mains (comme dans le langage des humains sourds-muets).
Pour éduquer le chien sourd, comme tout autre chien, il faut capter son atten-tion. Dans le cas présent, l’attention visuelle est indispensable, afin de pouvoir donner des ordres visuels par langage de signes. On peut construire ou acheter un collier vibrant à télécommande (http://www.lsu.edu/deafness/CollarInstructions.html) pour attirer l’attention du chien ou utiliser le collier à jet d’air comprimé (Master Plus® Dynavet).
Parmi les troubles de comportement observables, on remarque les sursauts de surprise (crainte) de l’animal endormi ou au repos, qui ne perçoit pas l’approche ni le contact d’un individu tiers (propriétaire ou autre) et le risque de réaction agressive par autodéfense (agression par peur). Il est donc utile d’habituer ces animaux à être dérangés afin de minimiser la réaction de sur-saut.
Troubles de la sensibilité à la douleur
Ces troubles, mal définis, sont présents dans certaines lignées (races), notam-ment chez l’Amstaf, le bull terrier, le jack russel, le fox terrier, etc. L’insensibilité à la douleur a été associée à un gène récessif chez les humains (engendrant des auto-mutilations et un syndrome dysautonomique), il est éga-lement reconnu chez les schizophrènes.
Tout comme chez l’humain, une faible sensibilité à la douleur facilite les au-tomutilations sévères.
La non-perception de (ou résistance à) la douleur induit une modification des rétro-contrôles punitifs lors d’apprentissage de la régulation (auto-contrôle) de la morsure ce qui facilite des morsures moins contrôlées, plus intenses, plus destructives. L’arrêt des combats est moins aisé, les combats se poursuivent jusqu’à blessures multiples. Ces chiens utilisent peu les postures d’apaisement et de soumission pour stopper des combats et, face à un chien à sensibilité douloureuse normale, ils finissent par gagner les combats (renforcement posi-tif et instrumentalisation).
Troubles de l’olfaction et de la gustation
Un animal, chien ou chat, qui a perdu la vision et/ou l’audition, est souvent encore fonctionnel et adaptatif grâce à l’olfaction. Les détériorations de l’olfaction entraînent deux types de problèmes majeurs.
Inefficacité des phéromones
En cas de dégâts à l’organe voméro-nasal (par exemple lors d’une infection chronique des voies respiratoires supérieures, accident avec fracture du pa-lais), la communication phéromonale peut être altérée. On le constate entre autre par l’inefficacité des phéromones de synthèse. Les modifications des comportements de communication intraspécifique ne sont généralement pas assez apparentes pour que les propriétaires consultent à ce sujet. Mais on doit envisager des problèmes de régulation sociale, de hiérarchie, de communica-tion sexuelle, etc.
Hyposmie, hypogueusie et hyporexie
La perte d’appétit (hyporexie) est un trouble fréquemment associé avec l’hypogueusie (et l’agueusie) et l’hyposmie (et l’anosmie).
Les causes des modifications d’olfaction et de goût (hypo-, a- et dys- gueusie et osmie) sont multiples (liste non limitative):
 Paralysie faciale, atteinte de certains nerfs du visage avec lésion : du nerf facial du nerf glosso-pharyngien, …
 Infection virale, bactérienne, de la bouche (exemple : ozène chez le chat)
 Age avancé
 Effets indésirables de certains médicaments (par exemple) :
o inhibiteurs de l’enzyme de conversion (par chélation du zinc et inhibition de la gustine [Martel]),
o céphalosporines et macrolides, griséofulvine, kétoconazole, mé-tronidazole, …
o psychotropes : alprazolam, sertraline, paroxétine, venlafaxine, rispéridone, carbamazépine, phénytoïne.
Les traitements ne sont pas spécifiques.
Autres troubles olfactifs et gustatifs
Les cacosmies (sensation de mauvaise odeur) sont peu (aisément) étudiées chez l’animal.
Les phantosmies (sensation d’une odeur qui n’existe pas) se retrouvent proba-blement dans les hallucinations complexes des chiens, entre autre dans le trouble dissociatif.
Troubles multisensoriels
En cas de troubles de plusieurs perceptions sensorielles, l’animal peut diffici-lement compenser et s’adapter et ses handicaps s’accroissent. C’est le cas du vieillissement pathologique tel qu’illustré dans la démence sénile, qui est liée à une altération de la fonction perceptive mais surtout de la fonction cogni-tive. L’hyposmie est connue dans l’Alzheimer et le Parkinson humain, il est logique de la retrouver chez l’animal.
Des fractures multiples de la face peuvent aussi entraîner des troubles multi-sensoriels. La présence d’animaux d’attachement (chien ou chat guide d’animal aveugle) permet, par imitation, de récupérer pas mal d’adaptation (Schroll).
Conclusions
Les troubles sensoriels psychopathogènes, c’est à dire inducteurs de troubles comportementaux, sont plus fréquents qu’on le l’imagine. Ils entraînent des handicaps auxquels l’animal doit faire face à plus ou moins brève échéance ; la rapidité de survenue du handicap joue beaucoup dans l’intensité de la pro-blématique.
Références
Strain G. Deafness in dogs and cats. http://www.lsu.edu/deafness/deaf.htm

Baer test : http://www.lsu.edu/deafness/baersite.htm

Dehasse J. L’éducation du chien. Le Jour, éditeur. Montréal, 1998.
Dehasse J. Mon chien est bien élevé. Le Jour, éditeur, Montréal, 2000.
Martel Josée. Altération du goût d'origine médicamenteuse
http://www.pharmactuel.com/sommaires%5C200205pt.pdf.

Pageat P. Pathologie du comportement du chien. Le Point Vétérinaire, Mai-sons-Alfort, 1995.
Sainte-Marie P. Perte du goût et de l’odorat. http://www.e-sante.fr/francais/article.asp?idarticle=1161&idrubrique=236

Schroll Sabine. Communication personnelle. 2002.
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